Le combat en montagne est une forme de combat particulier qui requiert, à ce titre, des compétences, des tactiques et des équipements spécifiques, très différents de ceux utilisés dans d’autres environnements. Il offre à la fois des opportunités et des défis uniques, et son étude s’avère cruciale pour comprendre les diverses façons dont l’élément géographique peut influencer en faveur ou en défaveur des opérations militaires habituelles. Dans cet article, nous aborderons quelques-unes des particularités qui distinguent le combat en montagne d’autres formes d’intervention.

Les défis géographiques et climatiques

Le terrain montagneux apporte avec lui un ensemble unique de défis géographiques. Les pentes abruptes, les falaises, les précipices et les changements rapides d’altitude peuvent rendre la mobilité difficile pour les troupes et les véhicules. De plus, les conditions climatiques extrêmes, comme le froid intense et les tempêtes de neige, peuvent rapidement diminuer le moral et la capacité opérationnelle d’une armée.

Sur ces terrains accidentés, les communications sont également rendues plus complexes. Les ondes radio sont souvent obscurcies ou réfléchies par le relief montagneux, ce qui complique la coordination entre les unités. De même, le brouillard et les nuages bas peuvent rendre la reconnaissance aérienne difficile, voire impossible, limitant ainsi la capacité à acquérir des renseignements sur les mouvements de troupes ennemis.

Stratégies et tactiques spécifiques

Le combat en montagne demande également une adaptation des stratégies et des tactiques. D’une manière générale, les forces offensives ont souvent du mal à progresser rapidement, ce qui donne un avantage aux forces défensives qui peuvent utiliser le terrain à leur avantage.

Des fortifications bien placées et utilisant judicieusement le relief peuvent être extrêmement difficiles à conquérir. Le terrain accidenté permet également d’employer des tactiques de guérilla, ou même de petites unités bien organisées peuvent harceler et saper un ennemi plus grand et moins mobile.

Il est également possible pour une force offensive intelligemment conduite d’utiliser le terrain de manière créative pour surprendre l’ennemi, en utilisant par exemple des voies d’ascension moins évidentes, ou en déployant des troupes aéroportées via des hélicoptères par exemple.

Équipement et entraînement spécialisés

Le combat en montagne exige un type d’équipement et de formation très spécifique. Les vêtements doivent être conçus pour offrir une protection thermique maximale sans entraver exagérément la mobilité. L’équipement standard peut aussi être modifié pour être plus léger et plus facile à transporter en montagne. Par exemple, des armes plus légères et des munitions spéciales pourraient être privilégiées.

L’entraînement doit également être spécifique au combat en montagne, avec des exercices axés sur l’escalade, la survie en conditions extrêmes et la guerre à haute altitude. Cela inclut souvent des formations spéciales en acclimatation à l’altitude, en navigation en terrain difficile et en techniques spécifiques de combat en montagne.

Présentation de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne

La 27e Brigade d’Infanterie de Montagne (27e BIM) est une unité spécialisée de l’armée de Terre française, rattachée à la 1ère Division. Fondée en 1888 pour défendre la frontière alpine de la France, elle a joué un rôle significatif dans l’histoire militaire de l’Hexagone, ainsi que dans l’introduction du ski en France.

De la Première Guerre mondiale à la Seconde, en passant par des opérations en Autriche, en Kabylie et plus récemment au Liban et en ex-Yougoslavie, cette brigade a su démontrer ses compétences uniques en matière de combat de montagne.

Hautement spécialisée, la 27e BIM est conçue pour opérer dans des terrains montagneux et des conditions climatiques extrêmes. Elle est composée de plusieurs régiments et bataillons, dont le 4e Régiment de chasseurs de Gap, le 7e et le 13e Bataillon de chasseurs alpins, le 93e Régiment d’artillerie de montagne, et bien d’autres. Elle possède trois compétences clés : la mobilité en terrain difficile, la durabilité et la capacité à commander et à combattre efficacement.

Récemment, la 27e BIM a démontré ses capacités lors de la dernière Présentation des Capacités de l’Armée de Terre (PCAT), en organisant une démonstration dynamique permettant d’illustrer son savoir-faire unique. A date, cette brigade d’exception reste un élément crucial de la défense nationale française, totalement adaptée aux défis posés par les guerres modernes.